Regards croisés depuis le Futuroscope : quel avenir pour nos démocraties ?

Dans un monde traversé par des vents contraires où les démocraties semblent parfois vaciller, la réflexion collective n’est plus une option mais une nécessité. C’est dans cet esprit qu’a eu lieu, ce 29 août 2025, la 20ème édition du Forum du Futuroscope, rendez-vous majeur de la Fondation Prospective & Innovation présidée par Jean-Pierre Raffarin.

Réuni au Palais des Congrès du Futuroscope, l’événement avait pour thème Quel avenir pour nos démocraties ? . Dans un contexte marqué par la montée des tentations autoritaires, le recul de la participation citoyenne et les fractures géopolitiques, de nombreuses personnalités de premier plan ont pris la parole.

Parmi elles, Alain Pichon, Président du Conseil départemental de la Vienne, Laurent Saint-Martin, Ministre chargé du Commerce extérieur et des Français de l'étranger, Bruno Retailleau, Ministre d'État, Ministre de l'Intérieur, Éric Dupond-Moretti, ancien Garde des Sceaux, Salomé Zourabichvili, Présidente de la Géorgie, mais aussi Alain Weill, Président de L’Express, ou encore Jean-François Copé, ancien Ministre et Maire de Meaux.

Les tables rondes ont réuni des dirigeants d’entreprise, des universitaires, des responsables politiques et des experts internationaux, venus croiser leurs analyses sur les liens entre démocratie et prospérité, le rôle des sociétés civiles et les nouveaux leaderships mondiaux.

Invitée à intervenir lors de la table ronde intitulée « Les sociétés civiles peuvent-elles sauver les démocraties ? », j’ai eu l’honneur, en qualité de Vice-présidente de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, de partager le témoignage issu d’une mission sénatoriale que j’ai menée en Inde au printemps dernier.

J’ai rappelé que l’Inde, plus grande démocratie du monde par le nombre d’électeurs (avec près d’un milliard d’électeurs mobilisés lors des élections législatives de 2024), incarne à la fois la vitalité démocratique et ses contradictions.

Sa société civile, dense et engagée, ses médias pluriels et ses mouvements sociaux témoignent d’une énergie démocratique réelle, tandis que le poids persistant des castes, les pressions exercées sur certaines ONG et les tensions communautaires soulignent les fragilités de ce modèle.

J’ai conclu en rappelant que l’Inde, malgré ses imperfections et ses tensions internes, demeure un symbole d’espoir pour nos démocraties par l’engagement massif de ses citoyens.

Ainsi, le Forum du Futuroscope 2025 a démontré que nos démocraties, fragilisées mais vivantes, peuvent trouver dans l’échange d’expériences et le dialogue international les ressources nécessaires pour se réinventer.

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