« Faux et faussaires » : défendre le vrai face à la contrefaçon
- Catherine DUMAS

- 7 oct.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 oct.
Derrière un faux sac, un médicament falsifié ou une pièce détachée contrefaite, il y a souvent un réseau criminel. La contrefaçon n’est pas une infraction mineure ni un acte sans conséquence : elle finance la criminalité organisée, le terrorisme, le trafic de drogue et l’exploitation humaine.
C’est ce constat alarmant que j’ai tenu à porter, en qualité de co-présidente du Comité national anti-contrefaçon (CNAC) aux côtés du député Christophe Blanchet, dans une vidéo réalisée par l’Union des Fabricants (UNIFAB), en collaboration avec l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), la Douane et le CNAC.
Ce court-métrage met en lumière le Musée de la Contrefaçon, un lieu unique au monde, créé et animé par l’UNIFAB, qui retrace l’histoire de la lutte contre les faux produits, valorise le savoir-faire des créateurs et sensibilise chacun à l’importance de la propriété intellectuelle. Ce musée rappelle que derrière chaque objet contrefait, il y a un danger, un préjudice économique, et bien souvent une atteinte à la dignité humaine.
La vidéo a pour vocation de sensibiliser le grand public aux conséquences désastreuses de la contrefaçon. Elle sera notamment présentée à l’occasion de l’exposition “Faux et faussaires – du Moyen Âge à nos jours”, organisée par les Archives nationales à Paris du 15 octobre 2025 au 2 février 2026.

Depuis plusieurs années, je m’engage activement dans cette lutte. La contrefaçon ne concerne pas uniquement les marques de luxe ; elle touche tous les secteurs : pharmaceutique, automobile, jouet, électronique, textile. Elle menace la santé et la sécurité des consommateurs, détruit des emplois, affaiblit nos entreprises innovantes et altère la confiance dans l’économie.
Au sein du CNAC, je travaille avec l’ensemble des acteurs concernés : administrations, forces de l’ordre, entreprises et organisations professionnelles. Ensemble, nous avons pour objectif de renforcer la coordination entre les acteurs publics et privés, d’intensifier la prévention et la répression des trafics, et de mieux informer le public sur les dangers de la contrefaçon. Avec Christophe Blanchet, nous portons une approche fondée sur la pédagogie, la prévention et la responsabilité collective.
Cet engagement s’inscrit également dans une action parlementaire continue. Au Sénat, je plaide pour une adaptation de notre cadre législatif. Les plateformes de vente en ligne et les réseaux sociaux sont devenus de véritables canaux de distribution pour les produits contrefaits. Il est indispensable de leur imposer davantage de transparence et de vigilance. De la même manière, nos douanes doivent disposer de moyens humains et technologiques renforcés pour identifier et bloquer les flux de marchandises illégales avant qu’ils n’atteignent nos marchés.
Mais la lutte contre la contrefaçon ne s’arrête pas aux frontières nationales. Les trafiquants exploitent les disparités entre pays européens et les failles juridiques pour multiplier leurs circuits de production et de distribution. Ce combat doit être mené collectivement, à l’échelle internationale.
La France, par son savoir-faire, a une responsabilité particulière : celle de protéger l’authenticité et l’innovation. Le Musée de la Contrefaçon, en retraçant un siècle de lutte et de pédagogie, incarne cette exigence de vérité. Il nous rappelle que le faux, sous toutes ses formes, menace autant notre économie que notre culture. En défendre le sens, c’est défendre ce que notre pays a de plus précieux : son excellence et sa créativité.



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