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  • Photo du rédacteurCatherine DUMAS

Conseil de Paris (du 1er au 4 juin)


Le Conseil de Paris vient de s'achever après 4 jours de session. Une fois de plus, Anne Hidalgo n’a quasiment jamais présidé les séances de ce Conseil, alors que des sujets cruciaux, aux conséquences importantes pour le quotidien des Parisiens y sont discutés, et de nombreuses décisions adoptées.

Pourtant les sujets de préoccupation ne manquent pas : insalubrité, insécurité, budget hors-sol… En voici quelques-uns.


Insalubrité et gestion chaotique de l’espace public

A force de mobilisation, nous avons réussi, au groupe Changer Paris, présidé par Rachida Dati, à contraindre la Ville de Paris à organiser lors de ce Conseil un débat qui devrait être spécifiquement dédié à la propreté, sur le terrain et au plus près des Parisiens.


Mais plutôt que de répondre de ses actes et apporter des solutions concrètes à cette préoccupation quotidienne des Parisiens, Anne Hidalgo a préféré noyer ce débat dans une communication au titre aussi fumeux qu’évocateur : « Le Paris du Quart d’heure, le Big Bang de la proximité à Paris ! ». Une communication qui se propose d’évoquer le transfert d’un certain nombre de responsabilités de l’Hôtel de Ville vers les arrondissements.


En effet, débordée par la dégradation de Paris, incapable de remédier à l’insalubrité croissante, la Maire de Paris envisage de manière cynique de se débarrasser de la compétence propreté aux maires d’arrondissement sans leur déléguer les moyens humains et financiers nécessaires à son exercice ! La question de la propreté est ainsi noyée dans un grand débat de territorialisation…dont les angles morts, contours flous et limites suscitent les craintes et interrogations des élus.


Pourtant, voici ce que les maires de notre groupe Changer Paris ont demandé :

  • Une réelle autonomie financière pour moderniser les équipements et bénéficier de technologies comme l’intelligence artificielle utilisée avec succès par des métropoles propres 7/7 et 24/24 ;

  • Une autorité hiérarchique et fonctionnelle sur les personnels de la propreté ;

  • Une latitude totale pour passer des marchés publics dans le domaine de la propreté et pour expérimenter des techniques de nettoyage et de maintien de la propreté 7/7 et 24/24 ;

  • Une uniformisation de la collecte des ordures ménagères pour mettre fin aux ruptures d’égalité entre les Parisiens et permettre également l’externalisation de cette collecte à des entreprises privées comme aux acteurs de l’économie solidaire et durable, permettant de réaffecter près de 700 agents sur le nettoyage des rues et de l’espace public.

Finances : la crise sanitaire a bon dos !

Après un budget primitif 2020 déconnecté de la réalité, dont le groupe Changer Paris avait dénoncé l’irréalisme et l’insincérité en décembre 2019, la crise induite par l’épidémie a frappé de plein fouet des finances de la Ville déjà fragiles.


Les tendances lourdes se sont confirmées : poids accru de la fiscalité dans les recettes totales, dépendance aux droits immobiliers, dépenses de fonctionnement en hausse continue, dépenses de personnel à la dérive, dette en voie de doubler en 8 ans et dégradation de la notation financière de la Ville.


Le document qui a été présenté par la Ville tente de sauver la situation par de la communication et de la confusion, pour tenter de faire passer la situation catastrophique de la Ville comme due majoritairement à la crise épidémique ou comme étant de la faute de l’Etat.


En réalité, la situation s’est tellement détériorée que fin 2020, l’épargne brute est passée à 20,1 millions d’euros alors que le budget prévisionnel 2020 prévoyait une épargne brute à 651 millions d’euros, un niveau jamais atteint. Conséquence : la durée de désendettement, dans ces conditions, est passée de 8 ans en 2019 à 329,8 années !


Et l’effet ciseau entre baisse des recettes et hausse des dépenses, redouté par toutes les collectivités locales, s’est malheureusement produit.



Mobilité : le projet de Zone à Trafic Limité (ZTL) face aux interrogations des riverains

Concernant ce projet d’instaurer une Zone à Trafic Limitée (ZTL) couvrant Paris Centre et une partie de la rive gauche, notre groupe Changer Paris souhaite attirer l’attention sur la nécessité de procéder à des concertations et études, notamment pour répondre aux réserves exprimées sur ce projet par de nombreux Parisiens, résidant ou non dans le périmètre envisagé.


Comment les habitants de ce secteur pourront-ils circuler et maintenir une vie sociale normale ? Comment sera prise en compte la chalandise des activités commerciales, hôtelières et de restauration des quartiers concernés ? Comment seront prises en compte les contraintes de certains automobilistes et riverains telles que le trop grand éloignement des transports en commun, le handicap, le format familial, les horaires ne permettant pas d’emprunter les transports en commun fermés la nuit ?


Nous avons donc demandé à l’exécutif :

  • La prise en considération des attentes légitimes et nécessaires préalablement à toute modification du régime de circulation du centre de Paris ;

  • Dans le cas de la mise en œuvre de restrictions d’accès de type ZTL dans le centre de Paris ou dans d’autres secteurs de la capitale, la création d’un système d’autorisation en ligne afin de circuler et de stationner dans le périmètre sur des créneaux de temps restreints correspondant à des besoins spécifiques, permettant notamment :

  • Pour les riverains, d’obtenir une autorisation temporaire de circuler sur un créneau de temps spécifique à leurs proches, amis ou membres de la famille, qui auraient absolument besoin d’utiliser une voiture pour venir les voir ;

  • Pour les commerces, hôtels et restaurants, de délivrer une autorisation sur un créneau de temps spécifique aux clients qui auraient absolument besoin d’utiliser leur véhicule pour se déplacer ;

  • Pour les titulaires de réservations de parking souterrains de circuler pour y accéder ;

  • Pour les VTC, d’entrer et de sortir du secteur pour étoffer l’offre de déplacements des familles et des commerces, hôtels et restaurants.


Insécurité : #Stalincrack, une situation incontrôlable ?

En décembre 2020, déjà, le groupe Changer Paris s’inquiétait de la situation à Stalingrad et demandait une évaluation du plan crack. En dépit d’un budget de 9 millions d’euros sur 3 ans, et de son instauration en 2019, aucun bilan ou point d’étape n’a été fourni, mais pire encore, la situation n’a fait que se dégrader.


Depuis l’évacuation de la « colline du crack », la présence quotidienne et ininterrompue de personnes toxicomanes – souvent dans une situation sanitaire et sociale fragile – aux alentours de la place Stalingrad et des jardins d’Eole s’est accentuée. Ces lieux sont devenus des points de fixation de la consommation de drogue sur la voie publique, et de son trafic. A tel point que l’on constate à Stalingrad, et dorénavant aux jardins d’Eole, une augmentation notable de l’insécurité pour les riverains.


Les événements récents, des tirs de mortiers lancés sur les toxicomanes – actes que nous condamnons – ont mis une nouvelle fois en exergue l’urgence d’agir pour endiguer la situation. Les habitants manifestent d’ailleurs à leurs fenêtres, en faisant retentir chaque soir à 20 heures leurs casseroles, pour exprimer leur ras-le-bol.


Il est intolérable qu’en dépit d’un plan de plusieurs millions d’euros, et des nombreuses alertes des élus du groupe Changer Paris, il ait fallu en arriver à de telles extrémités pour que la mairie de Paris et la Préfecture de Police agissent. Mais il est encore plus insupportable que la solution retenue entre les deux parties soit aussi éloignée de l’intérêt des habitants de ce quartier.


L’accord temporaire, visant à contraindre les toxicomanes à se rendre dans un lieu consacré à leur consommation de drogue – au sein des jardins d’Eole – et à y rester jusqu’à 1 heure du matin, découvert par voie de presse et par les réseaux sociaux, ne constitue en rien une solution, et s’apparente à la création d’une salle de shoot à ciel ouvert – dont on sait pourtant qu’elles ne peuvent former une réponse efficace et pérenne à la toxicomanie ainsi qu’à ses effets négatifs sur la voie publique.


L’expérience désastreuse de la Salle de Consommation à Moindre Risque du Xe arrondissement (voir mon intervention au Sénat sur ce sujet) ne doit pas être reproduite au détriment des riverains, qui dénoncent la création d’une zone de non-droit autour de la salle existante, l’augmentation de la présence de toxicomanes dans le quartier et l’explosion des nuisances liées à la consommation de drogue sur la voie publique.


Sur ce sujet si préoccupant pour les habitants du 19ème, nous avons demandé :

  • La mobilisation des agents de la DPSP (Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection) sur place, dans l’attente de la création de la police municipale ;

  • La saisine de la Préfecture de Police pour interpeller les dealers et leur interdire la vente illicite de crack ;

  • Le refus de « sacrifier » un jardin public en déplaçant les toxicomanes au jardin d’Eole, ce qui ne fait que multiplier – ou au mieux déplacer – les lieux de consommation de crack dans le 19ème ;

  • La mise en œuvre des mesures nécessaires au maintien de l’ordre, de la sécurité et de la tranquillité des habitants.

Police municipale : seule une police municipale armée peut contribuer à la sécurisation et à la tranquillité publique

Lors du vote sur la délibération cadre permettant de créer la future police municipale parisienne, Anne Hidalgo n’a pas pu compter sur sa majorité. En responsabilité, notre groupe a voté pour [voir mon post «L’opposition (droite et centre) sauve la création d’une police municipale à Paris »].


A cette occasion, nous avons souhaité effectuer quelques rappels.


Entre 2013 et 2019, on compte + 46% de coups et blessures, + 93% de vols avec violences dans la capitale et une multiplication par huit des vols à la tire sur le dernier mandat (source Ministère de l’Intérieur). La situation demande une réponse ferme pour mettre fin au laxisme observé ces dernières années en créant une police municipale formée et armée, qui peut défendre les Parisiens mais aussi se défendre. Malheureusement, l'exécutif refuse toujours d’armer les futurs agents de la police municipale.


Munis uniquement de bâtons de défense (tonfas) et de bombes lacrymogènes, comme une partie des agents actuels de la DPSP, ils ne seront pas équipés pour assurer efficacement des missions de sécurisation. De surcroît, leur propre sécurité ne sera pas garantie, alors que les agents en uniforme sont des cibles récurrentes des actions terroristes.


La police nationale, mobilisée en permanence par la lutte contre le terrorisme et la sécurisation des manifestations et grands événements, ne peut pas assurer seule la tranquillité publique. Anne Hidalgo prive d’une grande partie de son intérêt l’instauration d’une police municipale qu’elle va cantonner à la lutte contre les incivilités au détriment des missions de sécurisation et de tranquillité publique. Notre groupe dénonce donc une opération essentiellement marketing, qui sera plus coûteuse qu’efficace.


Pourtant, au Conseil de Paris de novembre 2020, nous demandions déjà :

  • La création d’une vraie police municipale armée et de plein exercice en mettant fin à l’exception parisienne en matière de répartition des pouvoirs de police ;

  • L’équipement des agents parisiens en pistolets automatiques 9mm et, selon la mission, de pistolets à impulsion électrique (taser), mais également en gilets pare-balles, caméras-piétons, radios localisées, ainsi qu’une flotte de véhicules sérigraphiés, équipés de sirène et de gyrophare ;

  • Le renforcement de la vidéo-protection, Paris étant actuellement sous-dotée avec seulement 1360 caméras. Nous réclamons le passage à 4000 caméras au cours de la mandature, soit une caméra pour 550 habitants ;

  • La création d’un Centre de Supervision Urbaine (CSU) autonome mais également relié aux commissariats de police nationale, qui contribuerait à améliorer l’efficacité du système et la rapidité d’intervention, primordiale en cas d’agression ou de troubles.


Plusieurs vœux ont été déposés par les élus du groupe Changer Paris afin de répondre aux attentes des Parisiennes et des Parisiens :


Enfin, j'ai tenu à intervenir, au nom du groupe Changer Paris, pour soutenir le Prix du Savoir-faire en transmission, qui vise à récompenser sept lauréats ayant un projet professionnel dans le secteur des métiers d’art, afin de leur permettre d’effectuer un stage d’un an dans l’atelier d’un professionnel.

Le prochain Conseil de Paris se tiendra du 6 au 9 juillet.


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