Pour nos rues, nos commerçants, notre sécurité : stop au trafic de tabac !
- Catherine DUMAS
- il y a 1 jour
- 2 min de lecture

Les récentes révélations du Parisien confirment ce que nombre d'élus et de professionnels constatent au quotidien : le trafic de tabac explose, gangrène nos quartiers, et fragilise le tissu économique de nos buralistes.
À Paris, la situation est tout simplement insoutenable. Les vendeurs à la sauvette, véritables vecteurs de la contrefaçon, se sont installés durablement aux abords de nos gares, dans les marchés, jusque devant les écoles.
Ce ne sont plus des trafiquants isolés, mais des réseaux organisés, structurés, parfois violents, qui exploitent les failles des contrôles et diffusent la contrefaçon dans l'ensemble du territoire.
Ce phénomène a pris une ampleur sans précédent. En 2024, plus de 348.000 paquets de cigarettes de contrebande ont été saisis en petite couronne, et 1,7 tonne à l'aéroport de Paris-Beauvais. Une grande partie de ces saisies concerne des cigarettes contrefaites, fabriquées dans des conditions opaques, sans aucun respect des normes sanitaires.
Le trafic de cigarettes est en train de devenir le nouveau visage du crime de proximité. Moins risqué que le trafic de stupéfiants, tout aussi rentable, il attire de nouveaux profils, souvent très jeunes, qu'on enrôle facilement dans l'économie parallèle.
Face à cette réalité, je pense à nos forces de l'ordre, à nos douaniers, à nos magistrats, qui mènent un combat quotidien, trop souvent à armes inégales, contre une économie parallèle toujours plus inventive et décomplexée. Je pense aussi à nos buralistes, commerçants de proximité indispensables, qui voient leur activité ruinée par cette concurrence déloyale. Je pense enfin aux consommateurs et victimes, souvent précaires, exposés à des produits falsifiés, dangereux pour leur santé.
En tant que sénatrice de Paris, je suis intervenue à plusieurs reprises auprès du Gouvernement sur les effets dévastateurs de ce trafic dans la capitale. À travers des questions écrites adressées au Ministre de l’Intérieur, j’ai alerté sur la multiplication de commerces aux vitrines opaques, souvent financés par les recettes de la vente illicite de tabac (question écrite n°00948), et sur les conséquences économiques, sanitaires et sécuritaires de ces dérives (question écrite n°00955).
Il y a quelques mois, j’ai également co-signé la Proposition de loi visant à renforcer la lutte contre le commerce illicite des produits du tabac. Ce texte vise à renforcer l’arsenal pénal, durcir les sanctions contre les revendeurs et donner de nouveaux moyens d’action aux forces de l’ordre pour démanteler les réseaux.
Face à l’ampleur prise par le trafic de tabac, il est désormais indispensable d'accroître les contrôles administratifs sur les commerces suspects, d’améliorer la coordination entre douanes, préfecture de police et justice, ainsi que soutenir plus fortement les buralistes, qui doivent être protégés comme des acteurs économiques essentiels à la vie de nos quartiers.
Le trafic de tabac n'est pas un petit commerce tolérable. C'est une filière criminelle, souvent imbriquée dans le narcotrafic, qui alimente l'insécurité et met en danger notre modèle économique et social !
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