Héros de la Résistance, survivant juif rescapé de l’enfer de la déportation, Raphaël Esrail, président et incarnation de l’Union des déportés d’Auschwitz, nous a quittés à 96 ans.
Le Conseil de Paris a débuté sa session de février par un hommage de notre assemblée, et Geoffroy Boulard s’est exprimé au nom du Groupe Changer Paris présidé par Rachida Dati.
Originaire de Turquie, sa famille émigre à Lyon un an après sa naissance. Adolescent, Raphaël Esrail entre aux Eclaireurs israélites de France, où il est confronté à l’arrivée de réfugiés fuyant le nazisme.
Durant l’Occupation, il entre dans la Résistance. Il est arrêté le 8 janvier 1944, torturé puis transféré au camp de Drancy, où il rencontre sa future femme. Déporté à Auschwitz, il y survit onze mois.
Libéré par les Américains, il rentre en France où il retrouve sa famille dont aucun membre n’a été déporté.
Ce n’est qu’à la fin des années 1980, après une carrière d’ingénieur chez Gaz de France, qu’il se consacre au travail de mémoire, initiant des projets avec l’Education nationale. Secrétaire général de l’Amicale d’Auschwitz, il deviendra président de l’Union des déportés d’Auschwitz à partir de 2008.
Commandeur de l’ordre de la Légion d’honneur, et croix de chevalier du mérite de la République fédérale d’Allemagne, Raphaël Esrail a publié en 2017 son témoignage « L’espérance d’un baiser ».
Poursuivant une mission de savoir et de résilience que les survivants se sont donnée, Raphaël Esrail est un exemple de bienveillance. Sa vie durant, il a tenu à rétablir la vérité contre les relents du négationnisme, et transmettre l’Histoire à la jeunesse. Son œuvre demeurera vivante.
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