
La traditionnelle cérémonie des vœux des Boulangers de France au Sénat était particulière cette année.
Outre le fait que cette tradition, dite de la galette, était interrompue depuis deux ans pour cause de mesures anti-covid, la célébration en ce début d’année 2023 était l’occasion, pour les professionnels de la boulangerie et pour les sénateurs, de célébrer le classement des savoir-faire et de la culture de la baguette de pain au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.
Présidente du comité de soutien à cette candidature, j’ai pu rappeler l’importance pour un pays, un secteur géographique ou une confrérie de protéger et transmettre un savoir-faire, une tradition, un rituel…
Si la France a saisi depuis longtemps l’importance de conserver certains éléments de son patrimoine monumental pour les transmettre aux générations futures, la prise de conscience de prendre des mesures similaires pour assurer la sauvegarde de son patrimoine culturel immatériel (PCI) est beaucoup plus récente.
C’est d’ailleurs la Convention de l’UNESCO du 17 octobre 2003, dont nous fêterons les 20 ans cette année, qui a véritablement stimulé les politiques du PCI en France.
Au même titre que les biens mobiliers ou immobiliers, il est important que des pratiques, des connaissances, des savoir-faire, des expressions ou des représentations qui sont liées aux personnes et à leurs traditions vivantes, soient protégées et transmises.
Elles sont généralement des marqueurs de l’identité de notre pays ou de ses différents territoires. Et c’est notamment pour cette raison que, très naturellement, le Sénat a souhaité s’y intéresser !
Qu’il s’agisse de traditions et expressions orales, de rituels ou d’évènements festifs, de spectacles ou de savoir-faire artisanaux, de nombreux élus saisissent désormais l’importance de leur conservation pour ne pas les voir disparaitre.
J’accompagne d’ailleurs certains d’entre eux sur des projets locaux qui font évoluer progressivement le regard porté sur la culture populaire, qu’on ne peut résumer à du folklore, à une vision passéiste, mais qu’il faut plutôt présenter comme de la mémoire collective, forme de patrimoine oral, dont l’impact peut avoir des résonances considérables sur l’économie locale, l’identité des territoires et la culture.
Le rapport que j’ai commis l’an dernier avec ma collègue Marie-Pierre Monnier se veut être un véritable guide pratique pour tous ceux qui, parlementaires ou élus locaux, souhaiteraient s’intéresser de plus près à la mise en valeur de leur patrimoine vivant.
La promotion du PCI et sa valorisation constituent une richesse que nous aurions tort de ne pas mettre en avant, au national comme au local !
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