Russie : audition de l'opposant Vladimir Kara-Murza
- Catherine DUMAS
- 10 avr.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 avr.

Vice-présidente de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées – présidée par mon collègue Cédric Perrin – au Sénat, j’ai co-présidé l’audition de l’opposant russe Vladimir Kara-Mourza, avec Jean-François Rapin, Président la Commission des affaires européennes.
Dans mon propos introductif, j’ai rappelé les mots de Vladimir Poutine, qui voyait dans l’effondrement de l’URSS « la désintégration de la Russie historique ». Nous aurions dû, sans doute, être plus attentifs aux déclarations du chef de l'État russe, qui n'a jamais caché ni sa nostalgie pour l'URSS de Staline, ni son ressentiment suite au déclassement de la Russie dans les années 1990 et 2000.
Nous savons d'expérience en Europe que le ressentiment d'un peuple suite à une défaite peut être un puissant moteur pour adhérer à une idéologie fondée sur la revanche, la limitation des libertés et, in fine, le recours à la violence. Ce même ressentiment qui alimente une idéologie de revanche, où la violence devient un levier de politique étrangère.
J’ai interrogé Vladimir Kara-Murza sur plusieurs points : la stratégie mise en œuvre par le pouvoir russe pour étouffer toute opposition, l’état d’esprit de la société russe, l’accès des citoyens russes à une information libre et indépendante, ainsi que sur la réalité économique du pays, où une part croissante de l’économie est mobilisée à des fins militaires. En un mot, jusqu’à quand cette société pourra-t-elle supporter ce régime d’exception ?
J’ai également abordé les actions de déstabilisation menées par les autorités russes à l’encontre des démocraties européennes, mais aussi les soupçons d’influence sur des personnalités politiques occidentales, notamment aux États-Unis. En effet, certains observateurs ont cru reconnaître ces dernières semaines des éléments de langage russe dans les propos tenus par le Président Trump sur l'Ukraine, tandis que des experts estiment que Donald Trump était suivi et traité depuis des décennies par les services du renseignement russe.
Retrouvez l’audition complète via le lien suivant :
En clôturant cette audition, j’ai tenu à souligner que, malgré le sombre constat dressé, des éléments positifs émergent aussi de cet échange. La voix de Vladimir Kara-Mourza nous rappelle que l’Europe, ses principes et ses valeurs, demeurent une référence.
L’Union européenne a un rôle essentiel à jouer !
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