J’ai eu l’honneur de présider le comité de soutien de la candidature réussie auprès de l’UNESCO «des savoirs faire artisanaux et la culture de la baquette de pain». Dans ce cadre, j’avais sollicité les parlementaires qui avaient massivement répondu présents pour soutenir cette candidature. Nous avions d’ailleurs organisé un évènement de soutien au Sénat en janvier 2019. Une centaine de signatures avait été consignée ce jour-là sur le livre d’or et, dans les jours qui ont suivi, plus de la moitié des sénateurs avaient soutenu la candidature. Cela avait notamment permis de montrer à l’UNESCO le caractère trans-partisan du combat pour le pain et son importance pour tous nos territoires.
Il y a un an, le 30 novembre 2022, la reconnaissance UNESCO a exposé positivement la profession de boulanger mais, dans le même temps, une hausse considérable des prix des matières premières suivie d’une crise énergétique mondiale, ont fragilisé cette profession.
En début d’année, lors de la traditionnelle cérémonie de la galette, le président du Sénat, Gérard Larcher, avait souhaité célébrer cette inscription UNESCO et apporter le soutien du « Parlement des territoires » à cette profession, considérant que la boulangerie artisanale est souvent l’un des derniers commerces ouverts dans les villages de nos territoires.
Il nous a donc semblé intéressant avec le président des Boulangers de France, Dominique Anract, de faire le point, au Sénat, en écoutant les boulangers et les Français, à travers les résultats exclusifs d’un sondage IFOP, pour comprendre la situation dans laquelle ils se trouvent aujourd’hui et comment ils se projettent sur l’avenir.
Il ressort de ce sondage que, malgré l'inflation galopante qui pousse les Français à se tourner de plus en plus vers les grandes surfaces et le hard discount pour leurs achats, une majorité de Français (61%) privilégient toujours les boulangeries artisanales - 52 % des sondés privilégient les boulangeries artisanales et 9 % les chaînes de boulangeries - pour l'achat de leur pain.
Si la plupart des Français achètent leur pain dans des boulangeries artisanales indépendantes, c'est qu'ils sont nombreux (59 %) à penser que le pain y est de qualité supérieure, qu'il s'agisse de son goût ou de sa texture. Pour 37 %, il s'agit aussi de défendre la tradition de la boulangerie française tandis que 24 % estiment également que le pain provenant d'une boulangerie artisanale est meilleur pour la santé.
Un an après l’entrée de la baguette au patrimoine immatériel de l’UNESCO, ce produit phare de la gastronomie française reste aussi celui le plus apprécié.
Toutefois, plus d'un tiers des personnes interrogées assurent avoir diminué leur consommation de pain depuis cinq ans, tandis que la moitié explique avoir gardé la même consommation. En effet, si en 2005, 88 % des Français estimaient qu'il était important de manger du pain pour être en bonne santé, seuls 66 % ont ce même avis aujourd'hui. Une baisse portée surtout par les jeunes générations qui sont beaucoup moins nombreuses à penser qu'il est indispensable ou important de manger du pain et qui négligent trop souvent l’importance du petit-déjeuner !
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