Jeudi 25 janvier, à l’occasion de son déplacement en France, le président de la République Démocratique du Timor oriental, José Ramos-Horta, s’est entretenu au Sénat avec Cédric Perrin, président de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.
En présence de Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier Ministre, j’ai participé à cet entretien qui a porté sur les relations entre le Timor oriental et la France.
Le Timor oriental est un petit pays insulaire situé entre l’Indonésie et l’Australie. Meurtri par les années d’occupation indonésienne qui firent entre 100 000 et 200 000 morts entre 1976 et 1999, le Timor oriental fut saccagé par de nombreuses années de guerre. Lorsque son indépendance est proclamée en 2002, quelque 70 % du territoire est détruit, les infrastructures sont inexistantes et la société traumatisée.
Le président José Ramos-Horta est l’un des artisans de la paix. Il obtient en 1993 le prix Rafto pour ses efforts pour la paix au Timor oriental. Il recevra ensuite le prix Nobel de la paix avec Carlos Filipe Ximenes Belo pour leur travail lors de la recherche d'une résolution pacifique et équitable du conflit.
Le Timor oriental est donc une jeune démocratie. Sa relation avec la France est très récente, mais se construit progressivement, que cela soit sur le plan diplomatique, économique, mais aussi culturel.
Lors de son déplacement en France, il a été reçu par le président Emmanuel Macron à l'Elysée. Ils ont évoqué ensemble de possibles investissements dans les infrastructures est-timoraises, notamment pour des entreprises françaises (Bolloré, Sofitel ou Accor). José Ramos-Horta a également proposé au président de la République française d'ouvrir une ambassade française au Timor, une proposition bien accueillie du côté français.
La coopération bilatérale en matière culturelle est un point essentiel pour approfondir nos relations. Une coopération franco-timoraise en matière d’enseignement existe depuis décembre 2018, permettant par exemple de suivre des cours de français à l’Université nationale de Timor-Est. Deux universités française et est-timoraise ont par ailleurs signé un protocole d’entente pour améliorer l’apprentissage de la langue française.
La coopération culturelle s’inscrit également par la participation de hauts-fonctionnaires timorais à des formations françaises, comme l’Institut National du Service Public (ex-ENA).
Il existe aussi une coopération entre nos deux pays pour la promotion de l’Etat de droit (formation de journalistes, formation sur le droit des personnes atteintes de handicap, formation en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption), une coopération culturelle (expositions, concerts, Rendez-vous du cinéma français) et scientifique.
La coopération bilatérale sur le plan culturel offre de nouvelles opportunités très intéressantes pour nos deux pays. A l'occasion de cet entretien au Sénat, j’ai souhaité interroger le président José Ramos-Horta sur les nouveaux projets de coopération possibles que nous pourrions mettre en œuvre ensemble.
José Ramos-Horta a également été l’invité d’honneur du dîner des Leaders de la paix, présidé par Jean-Pierre Raffarin, dans lequel je me suis associée. Ce dîner réunit chaque année des chefs d’Etats, diplomates, et dirigeants d’organisations. Il a remis à cette occasion le Smart Peace Prize pour Women For Development, une organisation non gouvernementale qui œuvre depuis de nombreuses années dans l'émancipation des femmes en Arménie.
Comments