Le bilan de la saison touristique estivale s'annonce moins catastrophique que prévu, même si la crise sanitaire liée au Covid-19 a durement touché le secteur du tourisme, en raison des restrictions d'activité mises en place pour lutter contre l'épidémie et notamment des entraves aux déplacements internationaux.
La France a ainsi mieux résisté que ses voisins, notamment l’Italie et l’Espagne, mais les résultats constatés y restent inégaux selon les territoires et les filières. Si l’absence de la clientèle internationale n’a pu être intégralement compensée, ces résultats globalement satisfaisants ont pu être obtenus grâce :
à une mobilisation du marché domestique. 53 % des Français sont partis en juillet et août ; 94 % des partants sont restés en France ;
à la venue d’une clientèle européenne de proximité (notamment belge, néerlandaise et allemande) ;
à la qualité et à la diversité de l’offre française, qui a permis à de nombreuses destinations d’attirer des clientèles à la recherche de nature, d’espaces et de loisirs ;
à une active campagne de promotion de la destination France par Atout France ("Cet été, je visite la France").
Le niveau d’activité touristique en juillet a été bien meilleur qu’en juin. Malgré une forte hétérogénéité géographique, la fréquentation observée au mois d’août a été globalement bonne.
Les activités de plein air, les destinations du littoral et de la campagne ont été privilégiées par les touristes. La saison a été en revanche difficile dans les grandes villes, en Corse et dans les outre-mer.
Hélas à Paris, moins de la moitié des hôtels étaient ouverts et les taux d’occupation observés ont été particulièrement faibles. Ce constat se vérifie également à Bordeaux. En revanche, Marseille fait exception à cette tendance.
De manière générale, les destinations positionnées prioritairement sur le haut de gamme, avec un niveau d’internationalisation important, ont eu davantage de difficultés à compenser les baisses de fréquentation par la bonne tenue du marché domestique.
En matière d’hébergements, la saison s’est caractérisée par une très bonne dynamique pour la fréquentation des gîtes, des chambres d’hôtes et des meublés.
La fréquentation hôtelière a été en revanche plus nuancée selon les territoires. Des évolutions de comportements touristiques peuvent également être constatées : fréquentation de proximité, orientation vers de courts séjours, choix de dernière minute, recherche des grands espaces naturels.
La consommation touristique a fortement chuté depuis le début de la crise liée à la pandémie de covid-19. Selon la Banque de France, les recettes touristiques internationales de la France ont été de 12,3 milliards d'euros au premier semestre 2020 contre 25,5 milliards d'euros de janvier à juin 2019, soit une perte de 13,2 milliards d'euros (- 51,9%). D’après les premières estimations d’Atout France, les pertes potentielles de recettes touristiques globales pour l’année sont estimées entre 50 et 60 milliards d'euros, soit une baisse comprise entre 30 et 35 % de la consommation touristique annuelle.
Les évolutions de la pandémie, la faiblesse du tourisme d’affaires et des groupes, et le durcissement des conditions de mobilité internationale restent préoccupants, alors qu’approche l’arrière-saison et les hautes saisons, pour les stations de sports d’hiver et pour les destinations outre-mer.
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