Le groupe Les Républicains, présidé par Bruno Retailleau, a voté contre la déclaration du gouvernement sur la loi de programmation militaire (LPM).
D'une enveloppe globale de 295 milliards d'euros sur sept ans, la loi de programmation militaire 2019-2025 prévoit une nette hausse du budget de la défense après des années de déflation.
Alors que la loi prévoyait une actualisation législative de la loi de programmation militaire courant 2021, afin de vérifier la bonne adéquation entre les objectifs fixés, les réalisations et les moyens consacrés, le gouvernement l'a refusé, préférant lui substituer un débat général sans portée budgétaire.
Le gouvernement ne peut pas dire, à la fois qu'il respecte le parlement et lui refuser de voter la loi.
Cette attitude pose un réel problème démocratique. Le mépris affiché du gouvernement pour la représentation nationale lui évite de s'engager en toute transparence devant les Français sur l'avenir de la loi de programmation militaire.
Car l'on constate déjà qu'il manque 8,6 milliards d'euros dans la loi de programmation militaire telle qu'elle avait été votée initialement. Cela méritait une explication précise. Il n'en a rien été.
Mon collègue Christian Cambon, Président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, a d'ailleurs rappelé que le Sénat avait soutenu, à une immense majorité, la loi de programmation militaire en 2018. Ce ne sont pas les ajustements que nous condamnons mais bien le manque de transparence. S'il y a des dépenses supplémentaires, il faut discuter de manière lucide des économies ou sacrifices à réaliser par ailleurs.
L'attitude du gouvernement parait particulièrement condamnable s'agissant d'un sujet aussi important qui engage la cohésion du pays.
Le service minimum et le discours autosatisfait de la ministre a conduit au rejet de la déclaration du gouvernement par le Sénat.
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