C’est maintenant officiel, le Centre Pompidou fermera ses portes pour 4 ans à partir de 2023. Cette fermeture a été évoquée de nombreuses fois en Conseil d’administration où je représente le Sénat, mais deux options restaient à trancher par la Ministre de la Culture : Restaurer le Centre tout en le maintenant ouvert ou procéder à sa fermeture complète. C’est finalement la seconde qui a été retenue pour un calendrier de travaux nécessairement moins long et un coût, de très peu, moins élevé (220 millions d’euros contre 226). Le musée national d’art moderne, inauguré en 1977 sur le projet du président Georges Pompidou, rouvrira donc ses portes l’année de son cinquantenaire, après d’importants travaux de modernisation et de désamiantage, les premiers depuis sa création. Comme l’avait indiqué Serge Lasvignes, président du Centre, aux administrateurs, ce bâtiment fait essentiellement d’acier et de verre est en souffrance, victime de la corrosion et de l’usure, et il ne répond plus aux impératifs de sécurité, ainsi qu’aux normes techniques et énergétiques en vigueur.
L’immense structure, surnommée à l’origine « Notre-Dame des Tuyaux » par ses détracteurs, qui abrite la plus importante collection d’art moderne et contemporain d’Europe, de vastes espaces d’expositions temporaires et une très grande bibliothèque, va donc fermer ses portes dans le courant de l’année 2023.
Cela laisse deux ans aux responsables du projet pour s’organiser. Il va falloir gérer l’activité de plus de 1000 salariés. Trouver 6 à 10000 m2 à proximité des transports publics parisiens pour y installer la bibliothèque qui accueille pas moins d’un million de chercheurs ou d’étudiants, chaque année, et organiser le stockage ou le prêt des œuvres et des collections. Les antennes internationales, existantes et à venir (Malaga, Shanghaï, Bruxelles,…), se réjouissent déjà de cette opportunité. Tout comme le Centre Pompidou régional de Metz et d’autres musées partenaires (Nice, Rouen,…). Mais, l’impact d’un tel projet ne se limite pas à l’entreprise qui le pilote. La vie du quartier et celle du Centre de Paris vont être bouleversées par cette fermeture, surtout sur une durée si longue. Les commerces alentours ne pourront plus compter sur le même chaland de visiteurs et de touristes pendant toute la durée des travaux. Sans parler des nuisances d’un si vaste chantier en plein cœur de Paris. C’est pour cette raison qu’avec Aurélien Véron, conseiller de Paris, représentant « Changer Paris » pour les quatre premiers arrondissements de la Capitale, nous avons adressé une lettre à la maire de Paris (Cf Pièce jointe) pour que, dès maintenant, des réunions de concertation et des mesures de précaution ou de compensation puissent être envisagées par la municipalité, avec participation des riverains et des commerçants concernés. Je resterai vigilante sur l’ensemble de ces questions et vous tiendrai informés des avancées de ce projet.
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