Il y a cinquante ans, celui qui incarnait une certaine idée de la France nous quittait.
Charles de Gaulle n'a pas eu le temps d'atteindre ses 80 ans, qu'il aurait eu le 22 novembre.
Quelques minutes après 19 heures, le 9 novembre 1970, le général de Gaulle se plaint d'une voix à peine perceptible d'un mal de dos, puis perd connaissance presque aussitôt dans son fauteuil, à la table de bridge où il faut preuve chaque soir "d'oisiveté", comme il aime à le répéter. Environ vingt minutes plus tard, il meurt d'une rupture d'anévrisme abdominal, à La Boisserie, à Colombey-les-Deux-Eglises dans la Haute-Marne.
La mort du général de la France libre ne sera révélée, y compris aux autorités, que le lendemain matin. Le successeur de De Gaulle (qui a été locataire de l’Élysée pendant un peu plus de dix ans, du 8 janvier 1959 au 28 avril 1969), le président Georges Pompidou, ne l'apprendra qu'à 7h20, et l'Agence-France-Presse ne l'annonce qu'à 9h41.
A la mi-journée, Pompidou intervient à la télévision et déclare "La France est veuve".
Le 12 novembre, décrété jour de deuil national, deux cérémonies ont lieu simultanément, l'une en la cathédrale Notre-Dame de Paris, l'autre à Colombey-les-Deux-Eglises. Le général ne voulait pourtant pas de funérailles nationales. Et dans le village qui l'avait adopté, il fallait que les obsèques soient "extrêmement simples" conformément aux volontés qu'il avait exprimées dans son testament :
"Je ne veux pas d'obsèques nationales. Ni président, ni ministres, ni corps constitués [...]. Aucun discours ne devra être prononcé, ni à l'église, ni ailleurs [...]. Et pas d'oraison funèbre au Parlement [...]. Je refuse toute distinction, dignité, citation, décoration, qu'elle soit française ou étrangère."
Pourtant, 33 chefs d'Etat et membres de familles royales assistèrent à une messe solennelle à Notre-Dame de Paris. Et 70 000 personnes se pressèrent sur le parvis de la cathédrale.
A Colombey, le cercueil de Charles de Gaulle n'était recouvert que d'un simple drap tricolore lorsqu'il entra dans le cimetière, déposé sur un engin blindé. 50 000 Français étaient présents pour lui rendre hommage.
Son destin est lié à jamais à celui de la France et des Français.
Hommage des Parisiens à l'Arc de Triomphe (Fondation Charles de Gaulle)
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