Nous accueillons, chaque année, un nombre record de touristes étrangers. La perspective des Jeux Olympiques que Paris organisera en 2024 ne devrait pas infléchir cette tendance. En se rapprochant de la barre des 100 millions de visiteurs, notre pays demeure la première destination touristique mondiale et Paris regagne du même coup sa place de première destination d’accueil des congrès internationaux. C’est une bonne nouvelle pour l’économie française et pour le secteur du tourisme puisque les dépenses des visiteurs internationaux sont estimées à plus de 55 milliards d’euros par an.
Sénatrice de Paris, je représente la haute assemblée au Conseil interministériel du Tourisme que préside le Premier ministre. Ces bons chiffres sont synonymes d’embauches et de nouveaux investissements, notamment dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration. Nous ne pouvons donc que nous en féliciter.
Mais, notre pays et Paris doivent anticiper et se prémunir contre les effets négatifs d’un hypertourisme que nous ne saurions plus maitriser. Venise, Barcelone, Amsterdam, Dubrovnik, … et même le sommet de l’Himalaya, ont offert récemment des images frappantes de l’impact négatif que peut engendrer le tourisme de masse sur les équilibres de vie locale, voire sur le maintien en l’état d’espaces naturels protégés ou de sites historiques exceptionnels (pollution, dégradations, embouteillages, hausse des prix, raréfaction des logements, …). Il nous faut donc réagir, anticiper, encadrer si nous ne voulons pas, dans un proche avenir, nous trouver contraint d’interdire.
Pour ce faire, de nombreuses pistes s’offrent à nous, de la régulation du phénomène des plateformes de locations touristiques du type Airbnb à la limitation du nombre de cars en circulation ou stationnement en centre-ville. Nous pourrions également envisager une modulation de la taxe de séjour suivant la période de l’année et la situation géographique ou encore la limitation du nombre quotidien de visiteurs sur certains sites emblématiques, avec pré-réservation sur le net et régulation horaire.
Enfin, certaines zones touristiques denses doivent pouvoir envisager la création d’une police touristique. Ces agents seraient facilement identifiables par les touristes, dotés de moyens modernes pour se déplacer rapidement (type Segway) et échanger avec un public international (Tablettes / Traducteurs type Google translation). Ils seraient ainsi en mesure d’orienter le public, voire de verbaliser certains comportements répréhensibles.
C’est à ce prix que nous pourrons assurer le respect des équilibres locaux, en même temps qu’un tourisme de meilleure qualité.
(Edito de la Lettre Parlementaire #13 EN DIRECT avec Catherine DUMAS)
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